Les Créateurs de Futurs

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La Finance Solidaire - un article de NOVETHIC

Les finances solidaires s'élèvent à plus de 3 milliards d'euros
Finance Finance solidaire
Publié le 10-11-2011


Alors que la crise financière s'étend en Europe, le secteur des finances solidaire affiche cette année encore une progression à deux chiffres (30%) et plus de 3 milliards d'encours. L'emploi, le logement et l'environnement sont les grands bénéficiaires de cette manne financière.
Rendre utile son épargne et être responsable de ses placements : de nombreux particuliers (800 000) ont fait ce choix en 2010 en plaçant leur argent dans des produits financiers solidaires (livrets, OPCVM, assurances de vie…), permettant de financer des projets dans les secteurs de l’emploi, du social et du logement, de la solidarité internationale ou de l’environnement (voir articles liés). Le baromètre Finansol révèle qu’en 2010, l’encours total s’élève à 3,082 milliards d’euros dont 521 millions issus de « l’épargne de partage », c’est-à-dire de dons provenant des intérêts de certains placements. Cette épargne de partage est reversée à des associations ou à des ONG- Habitat et Humanisme est le premier bénéficiaire, suivi par le CCFD-Terre Solidaire et Terre et Humanisme.
Le financement de projets environnementaux en forte hausse

L’épargne d’investissement solidaire a représenté 808 millions d’euros, dont 121 millions pour les livrets CODEVair, destinés à financer des projets environnementaux. Ceux-ci ont connu leur plus forte hausse en 2010 et bénéficient de 39% des finances solidaires, avant le social et le logement (37%), l’emploi (18%) et la solidarité internationale (6%). « Malgré des taux d’intérêt bas en 2010, les épargnants ont continué de souscrire des livrets bancaires de partage, en hausse de 30%, soit 8000 nouveaux livrets », souligne le Baromètre. La remontée des taux d’intérêts en 2011 et la recherche de sécurité pourraient en outre confirmer cette tendance en 2012. Enfin, de nouveaux acteurs, comme Babyloan et Terre de Liens, ont également attiré de nouveaux épargnants. La foncière Terre de Liens a notamment multiplié son nombre d’épargnants par 4 en 2 ans, pour atteindre un total de 5900 actionnaires.
Le Baromètre se concentre cette année sur le cas des « fonds 90-10 », qui concentrent plus des 2/3 des encours de l’épargne solidaire (plus de 2 milliards d’euros). Dans ces produits,  5 à 10 % des investissements (et non des intérêts seulement), sont consacrés à des entreprises solidaires, et  90 % à 95 % sont placés sur des titres cotés choisis selon des critères extra-financiers (sociaux, environnementaux et de gouvernance). L’emploi, le social et logement bénéficient à 82% de ces investissements.
Avec 137 millions d’euros, ces fonds sont en plein essor, grâce à la loi sur l’épargne salariale, qui oblige les entreprises à consacrer une partie de leur épargne salariale (5 à 10 %) à des fonds communs de placement d’entreprises solidaires (FCPES). Cette mesure a fait grimper les encours de l’épargne salariale solidaire à 1,5 milliard d’euros (contre  479 millions d’encours en 2008 ) ce qui représente la moitié des encours aujourd’hui.
Réduction de la niche fiscale
Pour autant, la croissance du secteur ne doit pas faire oublier que l’épargne solidaire représente moins de un pour mille de l’épargne financière des français. Plusieurs causes à cela : un déficit de connaissance des produits et une certaine passivité dans les choix d’épargne, qui conduit à privilégier les produits classiques comme les livrets ou les contrats d’assurance-vie. Par ailleurs, la rentabilité du solidaire représente un frein à son développement. Les gains reposent en partie sur les avantages fiscaux accordés par l’Etat. Or, la loi de finances pour 2011 est revenue sur cette niche fiscale. L’avantage Madelin est passé de 25% à 22% de déduction fiscale et celui de l’ISF de 75% à 50%. Par ailleurs les actions ayant donné lieu à une réduction d’impôts ne peuvent être cédées qu’au bout de 5 ans. Bilan : la question de la rentabilité et du retour sur investissement se poser avec plus d’acuité, même si les particuliers qui font le choix de l’épargne solidaire sont davantage motivés par l’utilité sociale et environnementale de leurs placements.
Véronique Smée
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18/01/2012
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